mardi 18 juillet 2017

Communiqué de presse sur les événements qui ont entouré la sortie des Jardins de la Poterie

Les associations et les bénévoles ayant soutenu les migrant.e.s des Jardins de la Poterie durant l'année écoulée ont été scandalisés par les propos du préfet d'Ille-et-Vilaine retranscrits dans la presse les 14, 15 et 16 juillet 2017 et par la confusion qu'il a créée.

Faisant semblant de découvrir les échéances dont il est informé depuis des mois, le Préfet déclarait, jusqu'au 16 juillet, qu'il n'y avait « aucun problème » concernant le sort des 160 habitant.e.s de la Poterie puisqu'ils y vivaient dans de « relativement bonnes conditions, n'étaient donc pas en situation de détresse… ni menacés d'expulsion » !

Pour justifier sa position, Christophe Mirmand affirmait n'être qu'un « simple spectateur » de cette expérience de mise à l'abri des personnes qui a fédéré durant un an associations, partis politiques, syndicats, citoyen.ne.s, voisin.e.s, propriétaire du lieu et municipalité de Rennes en faisant économiser à l'État des milliers d'euros*.
Alors que les pouvoirs publics avaient largement le temps d'anticiper puisque les conventions ont été signées en décembre 2016, la préfecture d'Ille-et-Vilaine a fait le choix de refuser la concertation durant plusieurs mois pour, finalement, repousser les réunions décisionnelles avec la Ville de Rennes jusqu'à l'ultime limite, allant même jusqu'à s'opposer à l'ouverture d'un gymnase.

Dans son souci de dénigrer les migrant.e.s et leurs soutiens, le Préfet n'a pas hésité à mentir effrontément, prétendant que les migrant.e.s auraient été convoqués en préfecture et ne s'y seraient pas rendus. Faut-il lui rappeler, que les services préfectoraux et ceux de l'OFII se sont imposés aux Jardins de la Poterie les 5 et 6 juillet et qu'ils ont été reçus cordialement par l'association et les migrant.e.s.

Pour la préfecture, seules les associations et notamment « Un Toit, c'est Un Droit », seraient responsables de cette catastrophe annoncée, en quittant le lieu à la date fixée par le bail signé avec le propriétaire ! Le Préfet a également interdit la fermeture des compteurs d'eau et d'électricité demandée aux distributeurs par les associations, en respect des conventions signées. Il est très étrange qu'un représentant de l'Etat incite une association à ne pas respecter ses engagements pour se mettre dans l'illégalité. Entendait-il par là les pousser à la faute d'une occupation illégale, pour ensuite faciliter leur poursuite en justice ? Ou encore, le Préfet souhaite t-il mettre tout de suite un terme à cette expérience innovante qui a permis de mettre durant 1 an 160 personnes à l'abri, de peur que cette initiative ne se reproduise ?

N'en déplaise au Préfet, les migrant.e.s et les associations qui les accompagnent n'ont eux qu'une parole et ils l'ont prouvé en quittant les lieux à la date prévue dans le calme, malgré l'absence de perspective de relogement.

Il aura fallu attendre que les migrant.e.s et leurs bagages trouvent refuge sur les « transats en ville » de la place de la Mairie pour que les services de l'Etat annoncent la mise à l'abri de « 75 personnes en cours de procédure » et que la Ville de Rennes décide finalement de l'ouverture d'un gymnase pour les familles avec enfants, en plus des 20 places mises à disposition pour les plus vulnérables. L'évêché a également fait un geste en ouvrant une vingtaine de places dans les jours à venir. Les exclus de ces propositions tardives ont été pris en charge par des familles solidaires.

Personne parmi les 160 migrant.e.s de la Poterie n'a dormi à la rue le 17 juillet !



Toutes ces solutions ne sont que provisoires et nous continuerons à lutter aux côtés des migrant.e.s tant que des propositions de relogements dignes et pérennes ne seront pas trouvées.

*Pour rappel : l'État a obligation d'héberger les demandeurs d'asile et les réfugié.e.s. Le code de l'action sociale stipule également que l'État doit mettre à l'abri, de manière inconditionnelle, les personnes en situation de détresse.


L'association Un Toit c'est Un Droit

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